CHOOSE-OCD

CONTEXTE

Les patients atteints de trouble obsessionnel-compulsif (TOC) sont confrontés à des pensées intrusives (obsessions) et à des comportements répétitifs (compulsions) qui procurent un soulagement temporaire mais entraînent à long terme des conséquences négatives importantes. Ces patients présentent des difficultés de prise de décision, notamment une indécision marquée et une prudence excessive, même lorsque des choix avantageux sont évidents. L’apprentissage par renforcement (RL), cadre théorique pertinent pour modéliser la prise de décision, suggère que le TOC pourrait résulter d’une politique d’apprentissage altérée, menant à une surestimation du renforcement positif ou une sous-estimation du renforcement négatif. Des dysfonctionnements dans le cortex orbitofrontal latéral, impliqué dans l’attribution de crédit aux actions, confirment des troubles de l’apprentissage des contingences action-résultat. Par ailleurs, le TOC est de plus en plus considéré comme un trouble du doute et de l’incertitude, avec des difficultés à actualiser les valeurs des actions dans des environnements volatils. Ce projet vise à étudier si les patients TOC ont des difficultés à adapter leurs choix dans des contextes où les relations action-résultat changent.

---

ALLER PLUS LOIN GRÂCE AU SOUTIEN DU LABEX CerCoG

Pour ce faire, 25 patients TOC et 25 témoins sains, appariés selon l’âge, le sexe et le niveau d’éducation, participeront à une tâche d’apprentissage par renforcement avec retournement. Cette tâche oblige les participants à apprendre et réviser les associations action-résultat en présence de renversements, et leurs choix seront analysés à travers des modèles d’apprentissage par renforcement (RL) et d’apprentissage contrefactuel (CL). En parallèle, la dilatation pupillaire sera mesurée afin d’étudier l’arousal lié aux stratégies de choix exploratoires versus exploitatives. Le protocole, déjà validé éthiquement, est en phase pilote, avec un début de recrutement prévu en septembre 2025. Le projet est coordonné par le GIN (Grenoble) avec le LJK pour la modélisation et l’Institut de Neuromodulation de Paris pour l’accès aux patients.