Aller au contenu principal

PREPARK

Validation d’un nouveau biomarqueur sanguin pour la détection précoce et spécifique de la maladie de Parkinson

AAP Collaboratif et Méthodologique 2025

Partenaires du projet :
Sabrina BOULET (GIN)

CONTEXTE

La maladie de Parkinson (MP) est une pathologie neurodégénérative incurable, évoluant silencieusement pendant des décennies. Lorsqu’elle devient cliniquement visible, notamment par l’apparition des troubles moteurs caractéristiques (akinésie, rigidité, tremblements de repos), les atteintes cérébrales sont déjà irréversibles. Environ 70 % des neurones dopaminergiques de la substance noire compacte sont alors détruits, rendant toute tentative de traitement curatif ou même de ralentissement de la dégénérescence inefficace. De plus, les méthodes diagnostiques actuelles manquent de fiabilité dans les phases précoces, avec une confirmation souvent retardée de plusieurs années après l’apparition des symptômes moteurs. Cette errance diagnostique est aggravée par le manque de spécificité vis-à-vis d'autres syndromes parkinsoniens.

Face à ces limites, le GIN a mis en place une approche combinant des modèles animaux et des cohortes de patients nouvellement diagnostiqués (de novo). Cette stratégie a permis la découverte et le dépôt d’un brevet pour un biomarqueur sanguin composé de six métabolites (pyruvate, valine, créatine, bétaïne, acétoacétate et β-hydroxybutyrate). Ce biomarqueur permet de distinguer les patients parkinsoniens de novo de sujets sains avec une précision de 83 %, et anticipe également la maladie chez l’animal en phase prodromale (brevet FR2011817 ; Mallet et al., 2022). L’objectif actuel est de faire progresser ce biomarqueur vers une application clinique, en validant sa spécificité et sa capacité de détection précoce.

ALLER PLUS LOIN GRÂCE AU SOUTIEN DU LABEX CerCoG

Deux axes majeurs sont maintenant poursuivis pour confirmer l’intérêt clinique du biomarqueur identifié. Le premier, l’axe spécificité, vise à déterminer si ce biomarqueur est propre à la MP ou s’il se retrouve dans d’autres maladies neurodégénératives. Des analyses seront réalisées sur 120 échantillons sanguins issus de patients atteints de la maladie d’Alzheimer, de l’atrophie multi-systématisée (AMS) et de la paralysie supra-nucléaire progressive (PSP), grâce à une biobanque du NIH.

Le second, l’axe précocité, évalue la capacité du biomarqueur à détecter la maladie à un stade prodromal. Pour cela, des échantillons de la cohorte ICEBERG (Pr M. Vidailhet), collectés sur cinq ans auprès de patients atteints de troubles du sommeil paradoxal (un indicateur précoce de la MP avec 80 % de taux de phénoconversion), seront analysés. Ces travaux porteront sur 450 échantillons, incluant des individus sains et des patients ayant évolué vers la MP.

Les analyses métabolomiques seront réalisées sur la plateforme IRMaGe via la résonance magnétique nucléaire, selon le protocole déjà validé dans les études antérieures. Le financement du fonctionnement est assuré, mais un soutien est nécessaire pour renforcer les ressources humaines. Le financement du LabEx CerCoG permettrait le recrutement d’un ingénieur d’études pour 2,5 mois, afin de réaliser les analyses, traiter et exploiter les données. Le contrat est prévu à partir du 1er septembre 2025, pour garantir un accès optimal à la plateforme.

Ce soutien représente une étape décisive pour faire progresser ce projet interdisciplinaire à l’interface de la chimie et de la médecine diagnostique. Il permettra d’avancer vers une application clinique du biomarqueur, en consolidant sa spécificité et sa précocité, et contribuera à la valorisation de la recherche entamée avec la SATT Linksium, actuellement en phase de pré-maturation.

Publié le 15 mai 2025

Mis à jour le 15 mai 2025